
L’écosystème de la recherche d’information en ligne traverse une profonde transformation. Après vingt ans d’hégémonie, Google voit émerger de nouveaux acteurs qui redéfinissent la manière dont les internautes accèdent au savoir. Le moteur de recherche évolue lui aussi, intégrant désormais les outils d’intelligence artificielle. Pour les professionnels du SEO, ces mutations bousculent les repères établis et imposent une remise en question : qu’est-ce qui fonctionne encore aujourd’hui ? Comment rester visible dans les réponses générées par l’IA tout en conservant sa place dans les classements de Google, lui-même en pleine réinvention ?
Fondateur de la plateforme netlinking.fr, Mikaël Priol s’est penché, chiffres à l’appui, sur ces évolutions. Son analyse, fondée sur l’étude de 400 000 requêtes, 4,7 millions d’URL et enrichie par d’autres travaux du secteur, met en lumière les facteurs qui déterminent désormais la visibilité des sites web dans ChatGPT. En marge du SEO Summit, il a répondu aux questions de BDM. Au programme : les nouveaux critères de visibilité dans les moteurs d’IA, le rôle des mentions de marque et la place des petits sites dans ce nouvel écosystème.
Vous constatez que les mentions ont plus de poids que les citations dans AI Overviews. Qu’est-ce que ça implique pour les marques ?
Ce que ça implique pour les marques, c’est qu’il existera désormais un trafic qu’on ne pourra pas mesurer directement. Les gens vont faire une recherche dans les IA, identifier différentes marques qui sont mentionnées, mais pas forcément citées directement. Puis ils iront peut-être faire une autre recherche sur Google pour trouver une source qui les intéresse davantage. On devrait donc voir le trafic de marque augmenter.
En termes de stratégie, il faut réfléchir à son branding : comment augmenter la visibilité de sa marque. Il ne s’agit pas juste d’être présent partout bêtement. Il faudra faire parler de sa marque sur de multiples sites, dans des environnements thématiques pertinents.
L’objectif, c’est d’associer la marque aux requêtes qui nous intéressent, mais aussi à des requêtes proches, les « fan out ». Il faudra multiplier les contextes sémantiques autour de la marque pour que l’IA comprenne que cette marque est une référence dans cet environnement. Ce n’est pas forcément une question de volumétrie, mais d’influence positive : amener l’IA à associer la marque à un champ sémantique donné.